Communiqué de presse
Influencée par les débuts du cinéma d'avant-
La technique de Pour Hosseini évoque les jeux de lumière dans la nature et ses forces élémentaires marquantes de l’eau, du feu et de l’air, qui ont inspiré le monde intérieur et la psyché tout au long de l’histoire et de la spiritualité de l’humanité. Le cycle solaire et les reflets à la surface de l’eau sont des motifs récurrents, tout comme les phénomènes lumineux qui se produisent lors des enregistrements avec des caméras analogiques, comme la réfraction et les reflets. Sa nouvelle installation cinématographique The Magic Circle prend comme cadre les heures crépusculaires du crépuscule, qui permettent à la dissolution de la lumière de révéler les possibilités enchanteresses ou inquiétantes de la nuit. La palette saturée et onirique du film, la partition vocale déconcertante d’Olesya Zdorovetska et l’installation de tissu en mousseline suspendu par Pour Hosseini sont des leurres dans un paysage hypnotique, un flou onirique d’expériences inconscientes.
Le Cercle Magique représente un personnage inquiétant portant des vêtements de voiles et une coiffe de cérémonie, mettant en scène des rituels associés à la prestidigitation et à la magie. La sorcière, interprétée par Yasaman Pishvaei, trace des cercles dans le sable devant un paysage marin vallonné et arpente un intérieur sombre éclairé par des bougies. Ces actions méditatives semblent recréer des sortilèges purifiants ou protecteurs. La maîtrise de Pour Hosseini en matière d’éclairage, de superposition, et l’alchimie chimique du traitement traditionnel du film animent l’apparition spectrale hors du corps du personnage de Pishvaei.
La prévalence de la sorcellerie, son châtiment et son expulsion s’alignent sur la croissance des idéologies misogynes au fil des siècles. Avant cette époque, les prêtresses, médiums, herboristes, guérisseurs, sages-
Pour Hosseini remet en question et réutilise ce symbolisme et ce pouvoir réprimé à travers sa « capacité radicale à évoquer une vision fantôme du monde depuis un lieu d’exil ». Les scènes finales de The Magic Circle montrent la sorcière tempérant les flammes et observant le mouvement de marée sans fin de la mer depuis le rivage dans un cercle de feu. Le feu est la plus ancienne des magies et, depuis les débuts de la création artistique, l’une des premières formes de découverte de soi par l’homme. Grâce à sa propension cyclique à la destruction et à la repousse, un nouveau monde pourrait naître.
Atoosa Pour Hosseini, The Magic Circle (still), 2023. 16mm, 9 minutes. Courtesy of the artist.
Exposition du 20 octobre au 03 décembre 2023. Galerie Temple Bar + Studios, 5 -
© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2023. Tous droits réservés
Archives 2ème semestre 2023