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Mark Dion, Le Trésor Macabre
Museum Het Domein, Sittard (Pays-Bas)

20.01 - 05.05.2013


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Communiqué de presse


« De plus en plus, mon œuvre est devenue macabre et marquée d’un sombre pessimisme. Au début je pensais que la catastrophe écologique pouvait être évitée par une prise de conscience. Que si les gens connaissaient les problèmes comme la perte de la biodiversité ou le réchauffement planétaire, ils agiraient de manière à arrêter ça. () Maintenant, je ne crois plus que tout cela va s’arranger. Non pas qu’adviendra une seule grande catastrophe, mais que le monde va lentement devenir moins biologiquement diversifié, plus pauvre, un endroit laid, moins agréable à vivre. (…) Les trous dans la couche d’ozone, les forêts tropicales en feu, les guerres écologiques, l’extinction des espèces, les lieux d’enfouissement de déchets, vont devenir un théâtre fantastique, un spectacle de l’effondrement des écosystèmes. (…) Bientôt, la planète Terre va devenir un lieu plus minable, et comme de nombreux autres observateurs en colère, il est pour moi difficile de me taire devant ce spectacle. » Mark Dion, manuscrit non publié, 2001




Exposition du 20 janvier au 5 mai 2013. Museum Het Domein, Kapittelstraat 6, Postbus 23 - 6130 AE Sittard (Pays-Bas). Tél.: +31 46 451 3460. Ouverture du mardi au dimanche de 11h à 17h.




Mark Dion, Le Trésor Macabre, Museum Het Domein, Sittard

L’artiste américain Mark Dion (né en 1961 à New Bedford dans le Massachussets) est internationalement reconnu comme l’un des artistes contemporains les plus importants. Il joue un rôle de pionnier avec son travail, qui met l’accent sur les questions écologiques et notre perception de la nature. Son œuvre explore la manière dont les idéologies dominantes et les institutions publiques comme les musées façonnent notre compréhension de l’histoire, nos moyens pour accumuler des connaissances et considérer le monde naturel. S’appropriant les méthodes archéologiques et autres pratiques scientifiques de collecte, de classement et d’exposition des objets, Mark Dion crée des œuvres qui remettent en cause les distinctions entre mes méthodes scientifiques « objectives » (« rationnelles ») et les influences « subjectives » (« irrationnelles »). Les spectaculaires et souvent fantaisistes cabinets de curiosité de l’artiste, élaborés sur le modèle des Wunderkabinetten du 16ème siècle, sont remarquables pour leur ordonnancement atypique d’objets et de spécimens. En localisant les racines des politiques environnementales et publiques dans l’élaboration de connaissances sur la nature, Mark Dion s’interroge sur le rôle d’autorité de la voix scientifique dans la société contemporaine. Des expositions monographiques lui ont été consacrées au MoMA de New York en 2004, au Miami Art Museum en 2006 et au Nouveau Musée National de Monaco en 2011, parmi beaucoup d’autres. Il a participé en 2012 à la Documenta (13) de Kassel.


Les plus récentes expositions de Mark Dion aux Pays-Bas ont eu lieu à De Vleeshal à Middelnurg en 1995 et De Appel à Amsterdam (1997). Le Trésor Macabre est la première exposition personnelle de Mark Dion aux Pays-Bas depuis 15 ans. C’est en partie pour cette raison que l’exposition à Het Domain a le caractère d’une rétrospective concise mettant l’accent sur ses œuvres créées au cours des dix dernières années. Le musée a acquis en 2010 pour sa collection d’art contemporain l’œuvre de Dion Bureau des costumes - Costume Bureau (2006). Dans cette œuvre l’artiste rassemble des costumes qu’il a portés sur une période de 15 ans, comme explorateur, biologiste, chercheur de laboratoire, archéologue, entomologiste et monteur d’exposition. Bureau des Costumes est l’une des œuvres les plus emblématiques de Het Domein car elle définit la manière dont les artistes d’aujourd’hui s’attribuent souvent des rôles qui vont bien au-delà des domaines de l’art, en tant qu’anthropologues, archéologues ou autres types d’enquêteurs sur leur époque.


Chacune des expositions de Mark Dion étudie la fonction du musée lui-même – la critique institutionnelle est une partie intégrante de sa stratégie de présentation. Le musée a besoin d’être inversé : les réserves mises en exposition, et les œuvres exposées mises en réserve, propose-t-il une fois. Il fait valoir que les musées perdent souvent de vue leur principale raison d’être : la culture des objets. Pour Le Trésor Macabre, Mark Dion va transformer l’aile d’art contemporain du Museum Het Domein en un Wunderkabinett géant. L’exposition sera divisée en plusieurs Départements de Zoologie et d’Archéologie, un Bureau des musées et de Culture des Collections, un Salon de la Chasse, une Cinémathèque et un Cabinet des Mystères. Dans le cadre de son exposition, l’artiste présentera une sélection d’objets de la collection historique du Museum Het Domain, d’autres musées locaux et des archives. Les objets varient de découvertes archéologiques locales à un cercueil en tronc d’arbre du 11ème siècle contenant un squelette de femme. Comme c’est le cas dans toutes les expositions de Mark Dion, celle à Het Domein peut être considérée comme une tentative de restaurer quelque chose de l’ancienne notion de musée universel avec ses associations hybrides de différentes disciplines et domaines de connaissance. Une nouvelle incitation à la curiosité du visiteur est tout aussi essentielle. L’artiste a proclamé une fois que les musées devraient être rétablis dans leur rôle de « poudrières de l’imagination ».





Mark Dion, Mandrillus Sphinx (detail), 2012. Bois, verre, plastique, goudron, métal, céramique, papier, liège, ruban et chaîne. Dimensions totales de l’installation : 175.3 x 67.3 x 128.3 cm. Collection privée, Paris. Photo: Jean Vong. Courtoisie de l’artiste etTanya Bonakdar Gallery, New York.

Mark Dion, Mandrillus Sphinx (detail), 2012. Bois, verre, plastique, goudron, métal, céramique, papier, liège, ruban et chaîne. Dimensions totales de l’installation : 175.3 x 67.3 x 128.3 cm. Collection privée, Paris. Photo: Jean Vong. Courtoisie de l’artiste etTanya Bonakdar Gallery, New York.


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