Floraphilia. La révolution des plantes

Biennale Warszawa, Varsovie (Pologne)

25.10 - 29.12.2019

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Communiqué de presse

 

Il est frappant de constater à quel point le passe-temps de la jardinerie est devenu populaire ces dernières années. Instagram regorge de photos d'intérieurs décorés avec des plantes en pot (les succulentes semblent être particulièrement appréciées), de nouveaux blogs consacrés au soin des plantes apparaissent presque tous les jours et le jardinage urbain est en augmentation constante. Quelle est la raison de cet intérêt accru pour le monde naturel domestiqué? Dans son essai «Sur la poésie lyrique et la société», Theodor W. Adorno affirme que la nature est sacralisée à cause de l’aliénation de l’individu dans une société capitaliste, l’amenant à chercher une échappatoire. Le prestige de la nature s’accroît en période de désastre politique, lorsque les espoirs de transformation révolutionnaire de la société ont été anéantis. La nature devient un espace dans lequel l'individu aliéné trouve un soulagement. Bien que cela n'élimine pas la cause sous-jacente de l'état mental malmené, le contact avec la flore rassure. Une telle vision de la nature, en tant que moyen complètement dépolitisé d’améliorer notre humeur, qu’objet de consommation parfaitement fonctionnel, est-elle la seule à notre disposition? Définitivement pas!









































 


















































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Design: Jakub Woynarowski / Biennale Warszawa. Floraphilia. La révolution des plantes, Biennale de Varsovie

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2019. Tous droits réservés

Exposition du 25 octobre 2019 au 05 avril 2020. Biennale Warszawa , 34/50 Marszałkowska Street  - 00-554 Warsaw (Pologne). T +48 730 390 60. Ouverture du mardi au dimanche de 12h à 18h.













 







 











 





 



























 





 











Design: Jakub Woynarowski / Biennale Warszawa.

L'exposition Floraphilia. La Révolution des Plantes libère le monde des plantes du contexte conservateur ou inapproprié des magazines d'architecture d'intérieur et des tendances écologiques, révélant ainsi son potentiel émancipateur menant à une transformation sociale. L'espace de la Biennale de Varsovie est conçu comme un laboratoire anarchiste de la révolution à venir, qui deviendra possible grâce à des échanges interspécifiques. Les plantes décorant nos étagères et nos appuis de fenêtres se transformeront en sources d’inspiration pour les activités politiques. Nous sommes fascinés par leur résilience, leur adaptabilité et leurs compétences en communication, ainsi que par leur indifférence aux frontières des États. Ce qui s’en suit est une interrogation sur la vision habituelle des plantes comme des «choses» mécaniques qui réagissent seulement à de simples stimuli. Les plantes quittent la position la plus basse dans la hiérarchie des êtres, pour conduire à une vision d'une continuité fondamentale entre les humains et les plantes, ces dernières - dynamiques, respirantes et en croissance - étant dotées d'intentionnalité et même de mémoire.


La scénographie originale de l'exposition renforce les thèmes rituels, communautaires et scientifiques présents dans les œuvres. Les tableaux recouverts de nappes, comme des autels, soulignent la nécessité d'aller au-delà de l'instrumentalisation de la nature basée sur le désenchantement de la réalité: certaines croyances religieuses ou chamaniques vont de pair avec les découvertes de la science moderne, attribuant aux plantes des organismes bien plus complexes qu’ils pourraient sembler. Les tables et les chaises incitent les visiteurs à passer plus de temps dans l'espace d'exposition: regardez les œuvres, lisez les publications et discutez-en avec les autres visiteurs. Il s'agit d'une tentative d'introduire dans l'espace d'exposition un type de temporalité différent, plus proche du monde des plantes en développement lent et opposé aux pratiques habituelles des parcours d'expositions. L'espace d'exposition ainsi aménagé suggère également le lieu de rencontre d'une secte mystérieuse, qui considèrerait les pratiques d'observation et d'examen des plantes comme le début d'une révolution future.


Les artistes: Agency of Singular Investigations (Stanislav Shuripa, Anna Titova), Magda Buczek, Igor et Ivan Buharov, Saddie Choua, Ruth Ewan, Dagna Jakubowska, Cecylia Malik, Katrin Mayer, Bianka Rolando, Beatriz Santiago Muñoz, Åsa Sonjasdotter.















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