Expositions de la rentrée

La Patinoire Royale - Galerie Valérie Bach, Bruxelles (Belgique)

10.09 - 30.10.2021

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Communiqué de presse de La Patinoire Royale - Galerie Valérie Bach


La Patinoire Royale - Galerie Valérie Bach présente pour la réouverture de rentrée de son espace à Bruxelles quatre expositions d’artistes féminines d’horizons et parcours très différents: Alice Anderson, Yoshimi Futamura, Jeanne Susplugas et Joanna Vasconcelos.














































 


















































Alice Anderson, Danses géométriques - Global Positionning System

L'œuvre d’Anderson fait raisonner cultures ancestrales et transhumanisme contemporain. Ses travaux comptent sculptures, peintures et dessins, initiés par la danse-performance mettant en relation organes psycho-somatiques (corps humain) et organes artificiels (outils, objets technologiques, supports techniques). L’approche d’Anderson présente un mode de questionnement du monde face au développement computationnel fulgurant et complexe qui, au-delà de ces ingéniosités, affecte l’environnement et le vivant. Pour Anderson, l'enjeu écologique n'est pas de nier ces technologies transformationnelles (au service de l’augmentation de l’humain ou bien menaçant les sociétés humaines) mais de mettre en abîme les relations entre humain, environnement et machines par la danse-performance.







Yoshimi Futamura revient à la Patinoire Royale-Galerie Valérie Bach qui l’avait déjà présentée et réaffirme ici sa naturelle propension à traduire la vie tellurique des profondeurs de la terre, cette terre qu’elle traite avec une grande finesse pour exprimer, en creux, une violence.
Violence de l’éclatement de l’argile sous la chaleur, que traduit l’engobe craquelé du lait blanc de porcelaine laissant apparaître, dans un contraste saisissant, le noir de l’argile sous-jacent, violence des déformations et des affaissements subis, sous l’effet de la chaleur, par les formes régulières initiales, violence enfin du résultat formel, proche des calcinations ou des dégradations organiques, sortes de champignons, d’écorces, de putréfactions nobles, qui confèrent à ces œuvres une charge dramatique forte.

De cette esthétique de la transformation se dégage une grande vérité, une forme de questionnement du temps et de son effet sur la matière, ici figée dans une phase de sa disparition, magnifiant le vide, l’absence, le creux, au cœur du vivant en mutation. La présence d’une œuvre nouvelle faite de carreaux de céramique plats et quadrangulaires attire l’attention, en ce qu’elle entre ici en contrepoint total avec le reste de son travail. Ce grand plateau qui peut être soit mural ou présenté au sol semble être le résultat d’une compression radicale de ce que nous voyons par ailleurs, chaque élément de céramique semblant être la résultante, en deux dimensions, d’une vision planifiée de l’univers formel de la céramiste.
Fruits mûrs, esthétique du pourrissement, dépouilles mortelles, ces formes sont autant de témoins vivants d’une puissance à l’œuvre dans la nature qui donne à se re-former dans nos mémoires, au départ de ces substrats, ce qui subsiste, une fois l’état de puissance dépassée, lorsque ne reste qu’une trace, une mémoire, une incommensurable absence.

Jeanne Susplugas, I will sleep when I'm dead

« Ces mystérieux papillons de l’âme », le texte de Marta Ponsa, juillet 2021

En 1906, le neuroscientifique espagnol Santiago Ramon y Cajal reçoit le Prix Nobel pour ses travaux sur la structure du système nerveux. Grâce à la technique d’imprégnation argentique qui colorie les tissus nerveux, il distingue les neurones et étudie leur fonctionnement. Ses théories s’accompagnent d’extraordinaires et innombrables dessins.

I will sleep when I am dead pourrait être une mise en abyme des théories de cet illustre scientifique. Cette œuvre en réalité virtuelle (VR) offre une multitude de possibilités de voyages dans nos cerveaux parmi neurones, synapses et pensées matérialisées par le dessin. Guidé par nos mouvements oculaires, notre regard se pose tour à tour sur un ordinateur, une île, un palmier, une boule à neige, une caméra de surveillance, une maison, des pilules, une marionnette ou un crâne. Jeanne Susplugas déploie son vocabulaire artistique pour nous plonger dans nos propres cerveaux et illustrer son fonctionnement comme vu à travers un microscope.

Chaque exposition permet à l’artiste de raconter une histoire, un parcours qui invite le visiteur à s’interroger sur le monde et les croyances de nos sociétés. Les relations de l’individu avec lui-même et avec l’autre sont au cœur de ses projets qui mettent en exergue des dysfonctionnements sociaux tels l’enfermement ou les addictions et questionnent les notions d’intime et d’espace personnel.

Notre premier chez soi est notre corps, nos pensées habitent nos cerveaux à l’abri dans nos boîtes crâniennes. Jeanne Susplugas s’intéresse à cet espace intérieur qui nous définit, dissimule nos émotions, nos désirs et autres phobies.
Face à l’impossibilité de lire dans les pensées d’autrui, l’artiste les collecte à travers des discussions. Ces pensées ainsi livrées prennent forme à l’aide au dessin puis s’animent grâce à la réalité virtuelle qui offre la possibilité d’un voyage mental à l’intérieur de ce cerveau collectif construit à l’aide de ces différents récits. Cette œuvre fait écho à des thérapies médicales qui utilisent depuis quelques années cette nouvelle technologie pour améliorer la qualité des soins en développant l’hypnose, et en traitant certaines phobies ou des troubles post-traumatiques.

Les causes de nos troubles comportementaux sont multiples, de dérèglements chimiques aux multiples injonctions sociales. Pour tenir debout, différentes options s’offrent à nous, que ce soit la prise de substances ou la méditation, le yoga ou les thérapies familiales. C’est bien de tout cela dont nous parle Jeanne Susplugas à travers une œuvre pluridisciplinaire et d’une esthétique séduisante en apparence mais vite inquiétante. Comment vivre, survivre, trouver le temps de réaliser nos rêves ? « Je dormirai quand je serai mort » avant « Je vais vivre tant que je suis en vie ». (Fragment des paroles de « I’ll Sleep When I’m Dead », Bon Jovi, 1992)

Mais je terminerai sur une réflexion de Ramon y Cajal qui considèérait le cerveau humain comme l’organe le plus complexe de l’univers et les neurones comme de « mystérieux papillons de l’âme, dont le battement d'ailes pourrait un jour nous éclairer sur le secret de la vie mentale ».
Si le système neuronal nous limite autant qu’il nous donne des ailes, il reste pour l’instant un mystérieux terrain à explorer qui n’a assurément pas fini de nous surprendre.


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Expositions de la rentrée à la Patinoire Royale - Galerie Valérie Bach, Bruxelles

Exposition du 10 septembre au 30 octobre 2021. La Patinoire Royale - Galerie Valérie Bch, rue Veydt 15 - 1060 Brussels (Belgique). Tél.: +32 (0)2 533 03 90.Ouverture mardi et mercredi de 14h00 à 18h00, du jeudi au samedi de 11h00 à 19h00.











 







 











 





 



























 





 











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Joana Vasconcelos, Flow

Extrait du texte 'Flow' par Joana Vasconcelos
« C’est parce que je voulais faire les Beaux-Arts que j’ai décidé d’apprendre à dessiner. Mais j’ai tellement aimé ça que j’ai fini par prolonger mes études. Dessiner est devenu une façon de penser, un outil qui m’accompagne quotidiennement. Mes projets de sculpture commencent toujours par un dessin et j’ai toujours sur moi un carnet de notes, partout où je vais. Même en réunion, je dessine tout le temps. Pendant le confinement, je me suis retrouvée seule à la maison, loin de l’équipe avec laquelle je travaille habituellement. Je ne pouvais pas rapporter mon atelier à la maison, mais je pouvais dessiner. C’est ce que j’ai fait ces derniers mois et le résultat final sera exposé à La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach à Bruxelles.[...] »

Née en 1971, Joana Vasconcelos est une artiste visuelle contemporaine connue pour ses sculptures monumentales. Ses 25 années de pratique englobent également le film et le dessin. Elle propose une relecture contemporaine du concept de métier d’art et incorpore avec ironie et humour des objets de la vie quotidienne, créant un pont entre environnement domestique et espace public tout en questionnant le statut de la femme, le consumérisme et l’identité collective.



Alice Anderson, Danses géométriques - Global Positionning System

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