Ravi Agarwal, Ecologies de la perte

PAV Parco Arte Vivente, Turin (Italie)

09.03 - 09.06.2019

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Communiqué de presse

 

PAV Parco Arte Vivente présente Ecologies de la perte, la première exposition personnelle en Italie de l'artiste indien Ravi Agarwal. Organisée par Marco Scotini, cette exposition poursuit l’investigation sur la relation entre les pratiques artistiques et la pensée écologique dans le contexte asiatique, entamée par l’exposition personnelle de l’artiste chinois Zheng Bo. Cette recherche souhaite faire le point sur la «centralité de l'Asie dans la crise climatique», comme l’annonce Amitav Ghosh.







































 


















































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Exposition du 9 mars au 9 juin 2019. Parco Arte Vivente (PAV), Via Giordano Bruno 31 - 10134 Turin (Italie). T +39 011 318 2235. Ouverture vendredi de 15h à 8h, samedi et dimanche de 12h à 19h.












 







 











 





 



























 





 











Ravi Agarwal, Ecologies de la perte, PAV Parco Arte Vivente, Turin

Agarwal est l'un des principaux représentants de la scène artistique indienne. Depuis des décennies, il gère une pratique interdisciplinaire en tant qu'artiste, photographe, militant écologiste, écrivain et curateur. Son travail explore des questions vitales de l'époque contemporaine comme l'écologie, la société, les espaces urbains et ruraux, les métropoles. Depuis plus de 40 ans, la photographie est le support privilégié d’Agarwal. Pourtant, au cours des dernières décennies, son travail s’est étendu à l’inclusion d’installations, de vidéos, d’interventions dans les espaces publics et de journaux intimes comme éléments essentiels de son long travail intégrés à ses projets de recherche sur le long terme.

La nature décentralisée de son approche (plurielle, fractale, polyphonique) place Agarwal parmi les représentants d'une science nomade (Deleuze et Guattari) qui agissent contre des exemples théoriques totalitaires en faveur de formes de savoir minoritaires, fragmentaires et locales. Agarwal, ému par le désir de reprendre le contrôle des pouvoirs collectifs autonomes soustraits du capitalisme, de l'autogestion et de l'autonomie, ainsi que de la coopération dans le travail humain et extra-humain, enregistre les changements en cours dans l'environnement, en commençant par la prise de conscience de la perte. Ceci est clairement exprimé par le titre de l’exposition, Ecologies of Loss, conçu spécialement pour le PAV.

En ce sens, pour sa première exposition personnelle en Italie, il tente de rassembler des noyaux d'œuvres disposées chronologiquement au fil des ans, d'Alien Waters à Else All Will Be Still. Au sein de ces vastes domaines de recherche, la perte d’espèces animales (la communauté de vautours dans la partie méridionale de l’Asie) n’est pas différente de la menace d’extinction de la culture du souci (son économie durable et ses rituels importants), la perte de la Yamuna River est égale à celle de la langue (avec le recours à la littérature ancienne de Sangam écrite en tamoul), jusqu'à la perte du soi subjectif, conformément à une logique d'interconnexions écosystémiques au moyen de laquelle aucun élément ne peut être isolé des autres.

Cependant, l’aspect fondamental et original du travail artistique et militant de Ravi Agarwal est celui qui a été défini par beaucoup comme « une écologie personnelle » depuis 2002, lorsque son travail a été présenté à la Documenta XI et que le sujet de l’écologie n’était pas encore à l’ordre du jour. Plutôt qu’ «écologie personnelle», il serait peut-être plus approprié de la définir, en utilisant une dérivation de Foucault, comme « écologie du soi » ou, en d'autres termes, comme l'implication de sa propre autobiographie dans l'environnement, en tant que composante indissociable. Pour cette raison, l'environnement ne peut pas provenir uniquement du domaine naturel mais doit également être psychologique, social, linguistique, sémiotique, mythologique, etc. De ce point de vue, le travail présenté à la Biennale de Yinchuan est particulièrement emblématique. Son titre, Chambre des mers et Chambre des sables, fait référence à deux domaines de la vie de l’artiste reliés par l’élément commun du sable. Deux contextes écologiques, deux politiques de survie: le paysage humide de la ville côtière de Pondichéry et le désert aride du Rajasthan, de son enfance et de ses ancêtres. Comme l'affirme Agarwal, la rivière n'est pas seulement un plan d'eau traversant la ville, mais un réseau de mille relations interconnectées avec elle, ses habitants et la nature.

Ses œuvres ont été exposées dans des expositions internationales, parmi lesquelles la Biennale Yinchuan (2018), la Biennale de Kochi (2016), la Biennale de Sharjah (2013) et la Documenta XI (2002). Ravi Agarwal est le fondateur et directeur de l'ONG environnementale Toxic Link.

L'exposition a été organisée avec le soutien de la Compagnia di San Paolo, de la Fondazione CRT, de la Regione Piemonte et de la Ville de Turin.













© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2019. Tous droits réservés

Ravi Agarwal, Have You Seen the Flowers on the River?, 2007. Courtesy the artist.


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