Mimamoru

CACLB, Etalle (Luxembourg Belge)

10.06 - 27.08.2023

Communiqué de presse

Durant l’été, quatre jeunes artistes faisant partie d’un collectif bruxellois sont accueillis à Montauban/Etalle pour l’exposition Mimamoru, terme japonais qui unit dans le même terme le regard et la protection. Leurs quatre trajectoires s’entrelacent dans une dynamique heureuse et très vivante. En parallèle, Gauthier Pierson, ancien lauréat du Prix du Luxembourg et actuel directeur artistique de l’Orangerie, présente une installation sur le site haut près du Musée lapidaire.

Le concept japonais Mimamoru n’a pas d’équivalent en français et revêt plusieurs acceptions, d’abord celle d’une manière personnelle d’entrer en relation avec les autres et l’environnement immédiat. Cette notion très abstraite pour leur les Occidentaux rend manifeste les liens invisibles qui nous relient, à l’instar des cercles concentriques formés par les pelures d’un oignon. C’est aussi une méthode pédagogique prônant l’observation et la non-intervention des enseignants en cas de conflit entre enfants, afin de favoriser l’apprentissage par des voies exploratoires. Les artistes qui ont choisi ce terme pour leur exposition, avec leurs pratiques très différentes, ont été mus par le même désir de s’affranchir du cadre normatif et très individualiste du monde de l’art, en repoussant les limites du médium utilisé pour provoquer des rencontres insoupçonnées et bénéfiques.

Peintre et poète, Nina De Angelis travaille l’encre de chine avec de larges pinceaux de chantier toujours plus longs, puis découpe ses supports pour recomposer ses gestes dans une danse secrète. L’écriture poétique accompagne sa pratique de la peinture en aiguisant chaque jour son regard.

La Japonaise Ikue Nakagawa a travaillé comme danseuse avec plusieurs chorégraphes avant de développer son projet personnel. Elle pratique désormais le dessin en offrant une chorégraphie à chaque série pour y introduire le corps. En 2018, elle a créé un trio pour les danseurs indiens Yuten et dévoilé en 2021 son premier solo Nakami suivi de Tamanegi en 2022.

Mélanie Vincent est fascinée par les temporalités primitives, les configurations géologiques montagneuses et celles des micro-organismes. Elle transmet son intérêt pour l’obscurité, le registre de l’invisible et du microscopique dans ses dessins, sculptures et gravures. Ses œuvres troublantes tirent parti de la profondeur et surgissent au gré de dispositifs lumineux, adoptant la fluorescence et l’ultraviolet pour appliquer à ses œuvres un filtre cinématographique ambigu.

Samuel Trenquier pratique avec humour – considéré comme un processus créatif à part entière - le dessin et la sculpture. Mêlant l’exotisme à une pensée tout à tour ethnologue et éthologue, à la fois artiste et poète, il raconte l’histoire d’un naufrage menant à la rencontre de l’inattendu, dans un hommage lointain à l’ouvrage de Michel Tournier « Vendredi ou les limbes du Pacifique », modulé par le biais de cultures diverses.

Pour sa part, Gauthier Pierson a été invité à intervenir sur le plateau du musée lapidaire. Il nourrit sa réflexion et la mise en œuvre de celle-ci en se référant à l’histoire, à l’actualité et à l’art. Il utilise au CACLB la notion de déplacement et de contre-pied. Que ce soit lié au bas-relief de la Moissonneuse des Trévises, aux diverses fonctions du site et des publics, les déplacements fonctionnent ici comme des contrechamps de perception, questionnant notre relation d’échange au monde.

Exposition du 10 juin au 27 août 2023. Centre d’art contemporain du Luxembourg Belge, rue de Montauban - 6743 Étalle (Belgique). Tél. : +32 63 22 99 85. Entrée libre en juin les samedis et dimanches de 14h à 18h et sur rendez-vous, en juillet et août du mardi au dimanche de 14h à 18h.

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