Le texte de Josiane Poirier, commissaire de l’exposition
La carte n'est pas le territoire est une exposition de Karine Bonneval, artiste française, et de Mériol Lehmann, artiste né en Suisse et vivant au Québec depuis 40 ans. Réunies à la Fondation Grantham, les œuvres inédites des deux artistes instaurent un dialogue sur la fragile écologie des sols. La carte n’est pas le territoire invite à considérer le sol comme un espace vécu, l’hôte d’une multitude d’organismes vivants et le porteur d’une mémoire affective. Chacune des deux installations qui composent l’exposition tente de combler un écart entre la représentation du monde et sa réalité, entre les outils cartographiques qui permettent de découper et de caractériser de manière abstraite les milieux et ce qui se joue véritablement sur le terrain.
La carte n’est pas le territoire invite à considérer le sol comme un espace vécu. Chacune des deux installations qui composent l’exposition tente de combler un écart entre les outils cartographiques qui découpent et synthétisent les milieux de manière abstraite, et l’extraordinaire richesse des écosystèmes. Formulé dans les années 1930 par le philosophe Alfred Korzybski, l’aphorisme qui donne son titre à l’exposition exprime cette distance entre la représentation du monde et la réalité.
L’installation sonore Toucher terre, de Karine Bonneval, offre d’écouter le sol. Les motifs des six tapis de laine naturelle disposés dans l’espace s’inspirent des cartes pédologiques de la région du Centre-
Graphisme : Audrey Plante, Camille Tanguay et Louise Paradis
De nos champs s’élèvent poussières (2024), l’installation photographique de Mériol Lehmann, se penche sur l’érosion des sols arables des basses-
Tandis que le développement historique de la cartographie est considéré par de plus en plus de chercheur·se·s comme un outil d’appropriation dont l’efficacité reposait sur l’effacement des relations vivantes préexistantes, les œuvres de Bonneval et Lehmann soulignent dans un habile renversement que le territoire est infiniment plus complexe que le montre la carte. Du dialogue sur la fragile écologie des sols qui s’instaure entre les deux installations naît ainsi une attention renouvelée pour la vie qui se déploie sous nos pieds, à l’abri des regards.
La Fondation Grantham pour l’art et l’environnement tient à faire reconnaître qu’elle est située sur le territoire ancestral non-
Pièce sonore de Karine Bonneval avec 36 portraits de sols, issue de sa résidence estivale in situ à la Fondation Grantham. Courtesy de l’artiste
Exposition du 04 mai au 09 juin 2024. Fondation Grantham pour l’art et l’environnement, 1411 rue Blanchard -
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