Archives 1er semestre 2024

Emilija Skarnulyté et Adrian Balseca

Canal Projects, New York (Etats Unis)

19.01 - 30.03.2024

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Communiqué de presse


Emilija Škarnulytė : Æqualia

Canal Projects a le plaisir de présenter Æqualia (2023), une nouvelle installation immersive de l'artiste Emilija Škarnulytė (Vilnius, née en 1987) qui ouvre le 19 janvier 2024. Co-commandée par Canal Projects et la 14e Biennale de Gwangju, Æqualia présente une vidéo de Škarnulytė nageant à travers deux plans d'eau de l'Amazonie, qui met en lumière l'écosystème de l'Encontro das Águas à Manaus, au Brésil.

































 


















































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Dans la vidéo, l'artiste plonge le spectateur dans le confluent où le Rio Solimões et le Rio Negro donnent naissance au fleuve Amazone. Les eaux blanches et laiteuses du Rio Solimões, troublées par les limons et les argiles en suspension des hautes Andes, se heurtent au flux noir et lourd du Rio Negro, assombri par la décomposition des forêts tropicales des basses terres. La différence de température marquée entre les eaux glacées des montagnes du Rio Solimões et le flux chaud amazonien du Rio Negro fait que les deux rivières conservent leur couleur distincte sur un parcours de six kilomètres avant de fusionner. Leur tourbillon sans fin est une fractale descriptible, mais infiniment complexe et finalement impossible à reproduire.

Dans Æqualia, Škarnulytė représente le protagoniste de la sirène – reliant la conscience humaine aux profondeurs inconnues de la nature. Agissant comme une nouvelle espèce, la sirène dépeint un être mythique dans un monde post-humain guidant les spectateurs à travers les phénomènes naturels et l'intervention humaine.

Emilija Škarnulytė, née en 1987, est une artiste et cinéaste nomade d'origine lituanienne. Travaillant entre les domaines documentaire et spéculatif, Škarnulytė réalise des installations immersives explorant le temps profond et les structures invisibles. Ses œuvres vidéo emmènent les spectateurs à travers des centrales nucléaires déclassées, des unités de stockage de données en haute mer, des villes sous-marines oubliées et des phénomènes naturels étranges. À travers le point de vue d’un futur archéologique, l’artiste suggère que les environnements et les mondes que nous croyons confinés à la science-fiction et au fantastique existent déjà sur notre propre planète. Plongeant profondément dans la terre et la mer, dans le monde atomique et surnaturel, Škarnulytė dévoile les conséquences de l'orgueil humain avec des visions au-delà de ce que notre espèce peut voir.

Adrian Balseca : Routing Rubber

Canal Projects présente également les recherches de l’artiste équatorien Adrián Balseca, né à Quito en 1989, sur l’industrie des plantations de caoutchouc. Dans Routing Rubber, l'artiste remet en question l'idée de l'Amazonie comme horizon naturel, plaçant ce territoire au centre de l'origine de la modernité industrielle. Le film en noir et blanc 16 mm The Skin of Labor (2016) et les archives qui l'accompagnent remettent en question le trope de l'Amazonie en tant que site d'une biodiversité infinie et offrent une vision de l'environnement conditionnée par les règles du marché libre. Ces perspectives ne sont cependant pas de simples représentations de paysages anthropiques. Au lieu de cela, ils décrivent la « nature » comme une construction façonnée à la fois par les histoires coloniales et le regard industriel moderne.

The Skin of Labour dessine une perspective stylisée de l’extraction du caoutchouc liquide à partir d’incisions dans l’écorce d’un arbre. Dans son évocation des premières technologies médiatiques, le travail de Balseca met en lumière la transformation de la forêt amazonienne en un projet d’administration des ressources, de domestication des terres et d’organisation du travail. Les archives, bien qu’il s’agisse d’une collection non officielle et partielle d’éphémères d’époque, intègrent des manuels et des brochures promotionnelles publiés par The Goodyear Tire and Rubber Company, l’Union panaméricaine et l’Exposition universelle de New York de 1939. Ces matériaux historiques relient visuellement les modèles d'incision du taraudage du caoutchouc à la croissance de l'industrie automobile aux États-Unis.

La pratique de Balseca se concentre largement sur les histoires extractives de l’Amérique du Sud et examine leurs impacts environnementaux. Produisant des installations, des photographies et des objets, l'artiste sonde les trajectoires d'exploitation économique qui permettent de réfléchir sur la violence physique, économique et épistémique contenue dans les modes de production des réseaux capitalistes multinationaux. Souvent initiées par des interventions spécifiques au site basées sur des objets banals mais symboliques, l'artiste explore les processus de fabrication en y greffant des questions de nature, de pouvoir et de mémoire.






















Expositions en cours et à venir

Emilija Škarnulytė, Æqualia (still), 2023. Single-channel video installation, 9 minutes. Courtesy of the artist. Commissioned by Canal Projects and the 14th Gwangju Biennale.

Exposition du 19 janvier au 30 mars 2024. Canal Projects, 351 Canal St - New York, NY 10013 (Etats Unis). Ouverture du mardi au samedi de 12h à 18h.






 





 



























 





 











Emilija Škarnulytė, Æqualia (still), 2023. Single-channel video installation, 9 minutes. Courtesy of the artist. Commissioned by Canal Projects and the 14th Gwangju Biennale.

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Emilija Skarnulyté et Adrian Balseca, Canal Projects, New York, Etats Unis