Communiqué de presse
L’artiste Edi Rama a réalisé une vaste exposition murale dans la salle principale du Pavillon central de la Biennale de Venise aux Giardini à proximité des participants au workshop artistique d’Olafur Eliasson, Green Light. Il paraît important de retracer son parcours peu commun! Il s’agit en effet du Premier ministre actuel d’Albanie.
Edi Rama, ancien élève de l'Ecole des Beaux Arts de Paris dans les années 1990, dont les toiles tapissent le bureau, a entamé une carrière politique juste avant la chute du régime communiste d'Enver Hoxha à la fin des années 1980. Avec une ambition : celle de moderniser son pays de 2,9 millions d'habitants pour l'arrimer au continent européen. L'Albanie est candidate à l'adhésion à l'UE depuis 2014.
La vie artistique et politique d'Edi Rama, Premier ministre d'Albanie depuis 2013, a radicalement changé lorsqu'il a quitté Paris à la fin des années 1990 pour revenir en Albanie en tant que ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, fonction qu’il a exercé de 1998 à 2000. Ce n'était pas une décision facile parce qu'il était un non-
Exposition du 13 mai au 26 novembre 2017. Biennale de Venise 2017, Pavillon Central Les Giardini, Venise (Italie).
Edi Rama est le Premier ministre d’Albanie depuis le 15 septembre 2013 (mandat renouvelé en juin 2017).
Après ses études artistiques, la nouvelle profession d’Edi Rama l'a confronté à un environnement inconnu, avec des rituels et des modèles qui dépassaient ses habitudes de vie antérieures. Dans le quotidien de la politique, il développa très tôt une méthode assez inhabituelle dans son métier. Rama a commencé à dessiner pendant ses innombrables conversations, négociations et appels téléphoniques. Les horaires quotidiens, les modèles, les calendriers de rendez-
Les dessins de Rama ont pris une toute nouvelle dimension dans leur approche tridimensionnelle, grâce à leur puissant aspect multiple en tant que fond d'écran. Le bureau présidentiel dans lequel il reçoit ses invités est également entouré de ce papier peint. Cela donne l'impression que le bureau est spacieux, mais qu’il diffuse en même temps une atmosphère d’agitation créative.
L'année dernière, Edi Rama a présenté pour la première fois ses céramiques nouvellement développées au public de Marian Goodman à New York, du 11 novembre au 23 décembre 2016. Il y a également présenté des œuvres issues de sa collaboration sur le long terme avec l’artiste Anri Sala, albanais comme lui.
Jusqu'à la fin novembre à la Biennale de Venise, organisée par Christine Macel, dans l'exposition principale, Edi Rama investit l’immense fronton intérieur d’une myriade de petits dessins, sorte d’haiküs picturaux racontant chacun sa petite histoire. Leur voisinage fournit une dynamique visuelle très complémentaire aux ateliers de fabrication des lampes d’Olafur Eliasson. L’artiste a participé auparavant à la Biennale de Venise en 1999 et 2003. Son travail a aussi été présenté en 1994 à la 22e Biennale de São Paulo et en 2016 à la Biennale de Marrakech.
Parallèlement à son exposition à la Biennale de Venise, au début de l'automne de l'Art à Berlin, la galerie Michael Schulz a présenté du 2 septembre au 7 octobre 'Ceramic Works', sa deuxième exposition personnelle consacrée à Edi Rama. Après ses débuts remarqués avec «Calendar Blossoms» en 2015, il a trouvé une forme spatialement élargie en lien avec ses dessins quotidiens, en s'appuyant sur ses croquis pour les repenser dans la troisième dimension. Ces céramiques spontanées, filigranes, architectoniques-
Maire de la capitale albanaise, Tirana, de 2000 à 2011, Edi Rama a profondément fait évoluer l'image de sa ville, en la verdissant, en assainissant ses cours d´eau, en rendant l'espace public aux citoyens et surtout en faisant repeindre en couleurs vives les façades des immeubles gris du centre de la ville : un projet toujours en cours. L'artiste albanais Anri Sala s'est inspiré de ces changements survenus à Tirana, aussi bien dans son travail artistique que dans sa participation à la 2e biennale de Tirana en 2003 : un projet d'évolution visuelle de la ville qui invitait des artistes à repeindre certaines façades de la cité. Edi Rama et Anri Sala ont interrogé ensemble la possibilité d'influer sur la perception d'un lieu, la vie dans la cité et la notion même de citoyen, par de telles initiatives artistiques radicales, lors d’un débat au Centre Pompidou en avril 2010.
Vues de l’exposition d’Edi Rama à la galerie Michael Schulz, Berlin
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