Archives 2ème semestre 2024
Communiqué de presse
Le Botanique présente à la rentrée de septembre deux expositions aux mêmes dates. De Fil et de Nature est proposé dans les serres en accès libre, Narcosis dans la galerie du Botanique.
De Fil et de Nature
Au cœur des serres du Botanique, 6 conteuses textiles redessinent pour nous une nature enchantée. Telle Pénélope remontant le temps de l’Odyssée, ces jeunes artistes européennes tentent ici de tisser ou retisser le lien précieux qui nous unit au vivant. Une histoire de l’humanité cousue de fils et d’amour qui se déroule sous nos yeux en autant de saynètes, telle une ode au végétal.
Construit comme un véritable parcours à travers le promenoir à ciel ouvert que constituent les serres du Botanique, l’exposition De Fil et de Nature, met en scène la nouvelle génération d’artistes femmes qui s’attellent à renouveler l’art de la tapisserie et celui plus large aujourd’hui de l’art textile. Des étonnants reliefs et effets 3D des grandes œuvres paysages de KRJST, aux volumes métalliques d’Adeline Halot, en passant par les curieux « tricotages » de fils plastique de Charlotte Payet, ou encore les broderies échevelées de Solenne Jolivet, c’est un nouvel imaginaire qui se déploie sous nos yeux et nous plonge dans une nature par le fil augmentée. Elise Péroi, elle, a tendu une grande voile comme pour mieux capturer la course des nuages, tandis qu’Elodie Antoine s’est amusée à une déambulation poétique en disséminant quelques unes de ses sculptures, tel un jeu de piste, dans les recoins les plus cachés de l’espace.
Accrochage prospectif, De Fil et de Nature se veut être une exposition manifeste, exploration des arts textiles à l’instant clef où ils semblent vouloir sortir littéralement du décor pour trouver la place qui leur est due au sein des Beaux-
Les artistes : Elodie Antoine -
Commissariat : Jean-
De Fil et de Nature, 2024 – Vue de l’exposition
Narcosis -
À 34,3 mètres sous la surface, dans une combinaison moulante en néoprène, noire, flexible, quelque chose rend le temps malléable. L’espace abyssal s’étire. Sous le masque, l’ivresse a un goût d’azote.
Narcosis rassemble des œuvres d’Esther Denis, Luna Duchaufour-
Corps-
Les regards de Narcisse dont les pupilles luisantes se mêlent à l’eau trouble dans une nature artificielle. Un « double du réel » qui s’évade d’un miroir de nacre. Des simulacres d’artefacts appelant à la pratique de la sourcellerie : objets à la fois capteurs, racines, ruisseaux, à l’usage fictif. Un hublot découvrant un corps qui se fractionne, peinture en mouvement d’une peau redevenue eau. Un vitrail, la « bible des pauvres », qui nous raconte l’histoire de la déesse marine Lidagat et de ses larmes, recueillies dans une bassine en étain. Un corps de cendre, en torsion, comme figé par la lave. Une colonne à la fois architecturale et vertébrale.
Des lèvres qui remuent sur des photographies de femmes médiums, ranimant les récits de séances de spiritisme.
Si les fluides ont une mémoire, c’est elle que les artistes retranscrivent, allant puiser dans les archives, des légendes et des mythes qui traversent nos civilisations. L’eau, essentielle à la naissance et à la survie des espèces, écrit ici une histoire des corps sous divers états : glacé, liquide, vaporeux, ruisselant.
Narcosis vous invite sur un territoire obscur où cohabitent le vivant et l’inerte, l’occulte et la lumière. Un lieu où l’objet sensible se confronte à ses éclats et à ses ombres.
Les œuvres se répandent, se répondent, matérialisant les flux et les expériences qui altèrent notre rapport au réel. Ces visions sont des fantômes, des phantasmes : elles s’évaporent lorsque l’exposition s’éteint.
LLes artistes : Esther Denis, Luna Duchaufour-
Expositions du 07 septembre au 27 octobre 2024 Botanique, Centre Culturel de la Fédération Wallonie-
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Lidagat, Clara Rivault, vitrail, 176 x 165 x 70 cm