Communiqué de presse
Christian Jaccard, plasticien déconcertant, possède deux cordes à son arc d’artiste : le génie du feu, et la patience des nœuds. Jaccard est un amoureux du geste pur, orientant très vite son dessein vers des chemins non conventionnels, participant mais n’adhérant jamais totalement à un courant (Support-
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Jaccard s’intéresse aussi au temps qui s’écoule, et pour le stopper net, il consumera dès 1971 ce qui pourrait vieillir, changer, pénétrant au fer rouge, à la poudre lisse, au cordon d’explosif paraffiné, cette matière insolente qui aurait tendance à vouloir s’échapper, lui échapper pour s’en aller. Où ? Question sans valeur puisqu’elle demeurera figée dans des combustions qui vont asseoir la renommée internationale de cet artiste radical qui n’a que faire des modes. Ambivalente démarche qui met en lumière le duel intérieur de l’artiste : Jaccard, jeune, se détourne d’une possible psychanalyse pour tenter autrement de répondre aux questions qui le tenaillent, et s’impose donc, plutôt qu’une compagne en pharmacopée, une corde à nouer.
Poursuivre la voie de la vie en créant, propulsant en matière l’érection d’un désir impossible, la violence d’une frustration douloureuse et se défouler dans le feu salvateur et rédempteur pour mieux noircir cette bouffée qui allait tenter de s’échapper. Crucifiée dans le charbon de la suie pour mieux demeurer à ses côtés, éternellement brûlée dans l’immobilité d’un devenir interrompu. (Extrait de Christian Jaccard : nouer sa vie pour mieux la délier de François Xavier)
L’exposition à la galerie Valérie Bach constitue une mise en perspective de son œuvre des années 90 à aujourd’hui, des « Brûlis » au « concept supradonal ».
« Il faut tenter de lire dans ses brûlis comme on lit dans les lignes de la main, à la recherche du destin qui est le signe de la vie dans la matière. » (Pierre Restany : Christian Jaccard, La preuve du vrai par le feu. 1991)
Exposition du 12 septembre au 7 novembre 2015. Galerie Valérie Bach, rue Faider 6 -