Archives 1er semestre 2013

C’est l’économie politique, stupide
Pori Art Museum, Pori (Finlande)

01.02.2013 - 26.05.2013

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Communiqué de presse


Globalisation, privatisation, horaires de travail flexibles, marchés déréglementés : 30 ans de capitalisme néolibéral ont conduit la plupart des gouvernements du monde à abandonner partiellement ou totalement leur ancien rôle d’arbitres entre la sécurité du plus grand nombre et l’affairisme du secteur des entreprises. Il n’est donc pas surprenant que lorsque les problèmes dans le marché immobilier américain et le domaine financier ont entraîné une crise financière mondiale en 2008, les gouvernements du monde entier ont aspiré des trillions de dollars dans les banques et les compagnies d’assurance, créant ainsi le plus large transfert de capital dans le secteur privé. Un argument souvent cité pour cette action sans précédent était que beaucoup de ces sociétés transnationales étaient « trop importantes pour faire faillite ». Pourtant, malgré ces énormes dépenses, des millions de personnes ont rapidement perdu leurs maisons et leurs moyens de subsistance, et les dommages économiques persistent. Le coût de ces opérations de sauvetage est stupéfiant. Les Etats empruntent des capitaux pour sauver les institutions financières, ce qui augmente de plus en plus la dette nationale et l’insolvabilité virtuelle pour certains pays. La gestion de ces déficits budgétaires aurait été possible si de riches sociétés transnationales avaient été contraintes à soutenir l’économie, mais les gouvernements néolibéraux ont préféré des restrictions qui réduisent de manière drastique les services publics et la protection sociale. Inutile de dire que ces mesures d’austérité ne reflètent pas nécessairement la volonté de la majorité et l’apathie croissante des électeurs constitue un effet secondaire grave de telles prises de décision autocratiques.


Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une catastrophe du capitalisme qui est devenue une crise majeure de la démocratie représentative. L’idée même de l’Etat-nation moderne est en danger car le flux déterrorialisé du capital financier dissout tout ce qui était solide en matières premières dans la spéculation des marchés en minant les actifs bio-politiques. C’est le système social lui-même, et la notion même de gouvernance avec sa promesse archaïque de sécurité et de bonheur qui est devenu un autre type de ruine moderne. Le théoricien Slavoj Žižek l’explique ainsi : « Le propos central de l’idéologie dominante dans les crises actuelles consiste à imposer un récit qui porte un blâme pour la crise non pas au système capitaliste mondial en tant que tel, mais à ses écarts secondaires et contingents (réglementation juridique laxiste, corruption de grandes institutions financières et ainsi de suite). »




Exposition du 1er février au 26 mai 2013. Pori Art Museum, Eteläranta - 28100 Pori (Finlande). Tél.: +358 2 621 1080. Ouverture du mardi au dimanche de 11h à 18h, nocturne le mercredi jusqu’à 20h.


C’est l’économie politique, stupide, Pori Art Museum, Pori

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Filippo Berta, Homo Homini Lupus, 2011. Capture de vidéo; trois minutes. Courtoisie de l’artiste

Filippo Berta, Homo Homini Lupus, 2011. Capture de vidéo; trois minutes. Courtoisie de l’artiste


L’exposition C’est l’économie politique, stupide réunit un groupe d’artistes qui s’intéressent à la crise actuelle de manière soutenue et critique. Loin de se replier dans ce malheur actuel, ils cherchent à faire reculer les diKtats de la logique capitaliste et, grâce à une sorte de magie artistique, lancer une opération de sauvetage de la notion même de vie sociale.

Les artistes : Filippo Berta, Julia Christensen, Field Work, Yevgeniy Fiks/Olga Kopenkina/Alexandra Lerman, Flo6x8, Melanie Gilligan, Jan Peter Hammer, Alicia Herrero, Institute For Wishful Thinking, Sherry Millner& Ernie Larsen, Ólafur Ólafsson & Libia Castro, Isa Rosenberger, Dread Scott, SUPERFLEX, Zanny Begg & Oliver Ressler.


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