Communiqué de presse
2018 marque le 45ème anniversaire de la Biennale de Sydney et sa 21ème édition.
Du 16 mars au 11 juin, SUPERPOSITION: Equilibre & Engagement, organisée par la directrice artistique Mami Kataoka, présente le travail de 70 artistes et collectifs d'artistes de 35 pays à la galerie d'art de Nouvelle-
La Biennale de Sydney est située sur les terres traditionnelles du peuple Gadigal de la nation Eora. Nous reconnaissons les gardiens traditionnels de la terre et rendons hommage aux Aînés, passés et présents.
La 21e Biennale de Sydney examine le monde d’aujourd'hui en empruntant le mot «superposition», le terme de mécanique quantique qui renvoie à une situation en chevauchement. Les substances microscopiques comme les électrons sont dites dualistes: elles existent simultanément de manière paradoxale sous la forme d'ondes et de particules granulaires. L'état de superposition recouvre tous les niveaux conceptuels : des différents climats et cultures aux vues de la nature et des ordres cosmiques, aux conceptions de la Terre Mère et aux interprétations de la propriété foncière, aux lectures de l'histoire et des conditions humaines,à l’histoire de l'art moderne et contemporain et à la signification des abstractions. La 21e Biennale de Sydney offre une vision panoramique de la façon dont ils se retrouvent tous dans un état d '«équilibre», tout en se plongeant dans le fonctionnement des phénomènes individuels, considérant l'équivalence de ces notions opposées à travers l'objectif de «l'engagement».
Selon la théorie de Wuxing dans la philosophie naturelle chinoise ancienne, tout dans ce monde est constitué de cinq éléments principaux: le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau. Chacun de ces éléments donne lieu à l'élément suivant, soit par un processus de symbiose, où un élément favorise la formation des autres, soit une situation de conflit et d'antagonisme mutuels, dans laquelle chaque élément résiste et supprime les autres. Ces relations réciproques régissent les directions cardinales, les saisons, les couleurs, les organes et les fonctions corporelles, les émotions. En réalité, une diversité d'éléments se réunissent dans un état de collision répétée, d'effondrement et de renaissance à chaque niveau, et nous assistons aujourd'hui à un processus accéléré de conflit antagoniste entre différentes normes de valeurs, croyances et systèmes politiques.
Les artistes participants à la 21e Biennale de Sydney n'ont pas été choisis pour représenter ou symboliser un thème particulier. En plaçant ces œuvres d'art, orientées vers diverses préoccupations et questions qui reflètent les perspectives globales de la Biennale à plusieurs niveaux, sur sept sites de la ville de Sydney, la Biennale dans son ensemble pourrait servir de microcosme de l'histoire de la Terre, de la race humaine, et être une version condensée de l'histoire de Sydney. À partir des systèmes de valeurs qui se chevauchent à plusieurs reprises, la Biennale nous encourage à considérer comment toutes les choses dans ce monde interagissent avec la complémentarité dans un état d'équilibre et d'engagement. Prenant Sydney comme point de départ en 2018, la 21e Biennale de Sydney Superposition: Equilibrium & Engagement promet d'être une expérience créative et critique pour observer le monde.
Laurent Grasso, seul artiste français invité à la Biennale
Poursuivant ses explorations métaphysiques, le dernier film de Grasso, Otto, 2018, interroge la notion d'immatériel. La vidéo a été réalisée dans la région entourant la communauté autochtone de Yuendumu, dans le Territoire du Nord, avec l’autorisation de la Warlukurlangu Artists Aboriginal Corporation. Comme une tentative d'extraire les récits latents détenus dans le pays, le film incarne les présences ressenties qui existent dans le monde naturel, donnant forme aux énergies intangibles. Ceci est suggéré par les entités flottantes recouvrant les images, qui présentent les lieux du Rêve comme des forces vitales et conscientes. Malgré l'utilisation de technologies de pointe, telles que les caméras hyperspectrales et les drones, Grasso adopte une approche résolument subjective, privilégiant l'intuition par rapport aux systèmes rationnels. Le travail représente une vision du monde animiste, illustrant l'interdépendance du visible et de l'invisible.
Autres artistes participants souvent cités sur ArtCatalyse
Eija-
Laurent Grasso, Otto. 2018, HD film, 21 mn 26 s.
© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2018. Tous droits réservés