Communiqué de presse
Le PinchukArtCentre (Kiev, Ukraine) présente Democracy Anew?, une importante exposition collective d’artistes internationaux invitant Francis Alÿs, Allora & Caldzadilla, Maurizio Cattelan, Olafur Eliasson, Damien Hirst, Zoe Leonard, Goshka Macuga, Takashi Murakami, Sondra Perry, Pascale Martine Tayou, Luc Tuymans et Rachel Whiteread.
Exposition du 23 juin 2018 au 6 janvier 2019. PinchukArtCentre , 1/3-
« Je veux une digue pour le président. » C’est la première phrase de l'exposition et le début du poème écrit en 1992 par Zoe Leonard appelé « Je veux un président. » Bien qu’écrit il y a plus de deux décennies par une poète féministe aux Etats-
Le poème engage des considérations envers les élections récentes et les équilibres mondiaux qui ont modifié les balances de pouvoir avant l'élection présidentielle à venir pour l'Ukraine le 31 mars 2019 puis les élections législatives en Ukraine le 27 octobre 2019. Cette provocation est présente, future et passée.
L'exposition Democraty Anew? part d'une double question: Faut-
Le premier étage offre un cadre historique et conceptuel à l'exposition. Les œuvres de Luc Tuymans, Zoe Leonard, Allora & Caldzadilla et Rachel Whiteread présentent des réflexions sur le modèle de la démocratie représentative: ses échecs et imperfections, mais également sa capacité à inspirer l'espoir et la fraternité. Trois dessins de robots (tous réalisés en 2018) de Goshka Macuga s'y juxtaposent. Ils sont un geste ludique face à la finitude de la domination humaine d'interprétation de l'histoire ou d’une prédiction possible de l'avenir en faveur de l'intelligence artificielle.
Tout au long de l'exposition, l'un des grands défis qui se posent aujourd'hui aux démocraties ressurgit: « Comment protéger la démocratie en tant que société ouverte ». En particulier, l’oeuvre réalisée en 2008 par Francis Alÿs, Ne pas traverser le pont avant d'arriver à la rivière, abordait ce défi. Aujourd’hui, les choix politiques de fermer les frontières, de séparer les enfants de leur famille ou de laisser les migrants à flot au milieu de la mer menacent l'ouverture fondamentale de nos sociétés et donc la démocratie elle-
Cela touche au principe fondamental de la démocratie de protéger et d’émanciper les minorités. C'est une lutte historique de pouvoir, représentée dans les œuvres de Martine Tayou, qui regarde ceci d'un point de vue africain, et dans les travaux de Sondra Perry traitant de la lutte afro-
Bon nombre de ces risques et défis se compliquent dans un monde où le populisme et les régimes autoritaires semblent attrayants et efficaces. Une idée s’est matérialisée dans une peinture nouvellement produite par Takashi Murakami ou dans les œuvres de Maurizio Cattelan.
Mais l'art est l'une des nombreuses formes qui offrent une résistance. L'art prend systématiquement la position de la minorité et provoque le statu quo. Comme l’oeuvre Still River (2016) d’Olafur Eliasson, sa provocation est à la fois destinée à elle-
L’art contemporain, agissant comme une démocratie en bon état de fonctionnement, crée « un sens de possibilités » (Luhmann quote / L'art de la démocratie, Pascal Gielen, p 7). Dans la perspective des élections présidentielles en Ukraine, c'est ce sens des possibilités qu’il faut chérir. Pour le dire avec une phrase du poème Zoe Leonard: « ... Je veux un candidat qui ne soit pas le pire de deux maux... »
Commissaire d’exposition : Björn Geldhof, directeur artistique du PinchukArtCentre
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