TBA21 - Academy - The Current II

Galerie d’art nationale Honiara, Îles Salomon

14 - 28.04.2019

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Communiqué de presse


Les exercices de Salomon
Expédition n ° 2 du cycle de la sphère océanique dirigée par Chus Martínez


Participants : Diva Amon, Dineo Seshee Bopape, Marah Hardt, Ana María Millán, Ingo Niermann, Markus Reymann, Francesca Thyssen-Bornemisza. Cinéaste: Beatriz Santiago Muñoz. Caméraman: Roman Bayarri.


Si la première expédition consistait uniquement à créer une ambiance, une manière d’envisager différemment le travail lié à l'océan, la seconde concerne uniquement des exercices et des répétitions. L’océan sphérique nous montre un fait simple: il n’y a pas d ’« altérité » dans l’océan et, par conséquent, ce qui devrait distinguer nos actions n’est pas l’impulsion de conquérir, de posséder ou d’explorer, mais le besoin d’apprendre et de comprendre.
















































 


















































English








Mais comment y parvenir? Il semble presque impossible pour les Occidentaux de s'éloigner des impératifs du "sauvetage" ou de l'impulsion du "développement". C'est pour cette raison qu’est recherché l'exceptionnel: qu'est-ce qui rend les Îles Salomon si spéciales? Que s'est-il passé là-bas qui pourrait être important pour les autres territoires? Que pouvons-nous apprendre d'elles? Ces questions, même légitimes, témoignent de notre incroyable volonté d’externaliser, de découvrir le trait "spécial" du lieu et de "l’utiliser" dans un autre contexte, notre contexte.


L'anthropologue colombienne Astrid Ulloa a écrit un excellent livre sur la façon dont la culture occidentale a inventé l'indigène écologique. La culture occidentale est influencée par la logique de la modernité et du colonialisme, par les impulsions globales qui émergent à nouveau après 1989, et «eux», les sujets écologiques en contact avec le véritable sens de la vie que nous avons laissé pour compte. Plus proches des plantes et de la nature et de leurs ressources, ils sont pauvres et exploités, mais plus fidèles aux messages que la vie leur envoie à travers les animaux et les plantes, à travers les mers et les rayons du soleil…. Tout cela nous mène à une question très importante: quels sont les éléments qui définissent et expliquent les différents mondes qui coexistent dans le nôtre? Et comment pouvons-nous créer les conditions permettant à ces agents humains et non humains, épistèmes, intelligences, mythes, de produire un langage et des paideias, autant de méthodes pour apprendre à transformer notre comportement de manière à modifier positivement le cours de nos relations avec l'océan. Et cela ne signifie pas une autre vague éducative essayant d'imposer des notions et des valeurs aux autres, mais une volonté d'écoute et d’adaptation, de faire l'expérience des créatures et des humains afin que nous puissions nous libérer de l'imposition artificielle de valeurs et de croyances humaines sur la nature.


Dans le sens où l’océan ne nomme pas seulement sa réalité, il renferme de nombreuses autres questions: comment l’océan se rapporte-t-il aux expériences de genre qui sont simultanément influencées par la classe, l’ethnie, la race…? Nous assistons à la résurgence nécessaire du terme "intersectionnalité" et à la nécessité de décrire la manière dont les institutions oppressives (racisme, sexisme, homophobie, transphobie, capacitisme, xénophobie, classes, etc.) sont interconnectées et ne peuvent être examinées séparément les uns les autres: comment créer une situation où les questions de la Terre et de l’océan se rencontrent? C’est notre tâche et l’exercice consiste à imaginer une méthode permettant de décrire et de rapporter les relations humaines avec des espèces non humaines, de manière à créer non seulement de nombreux scénarios nouveaux sur la coexistence, mais aussi une éducation reposant sur de nombreux codes de transmission, où des idées et des expériences sont proposées, oùl'art et la science prennent la forme de scénarios et de possibilités de politique future.

Le premier Européen à avoir mis les pieds sur les îles était un Espagnol à la recherche d'or. Elles s'appellent donc Salomon dans l'espoir que les îles détiennent l'or qui a fait du roi biblique un maître du monde. Et le groupe, que cherche-t-il? Déterminer les méthodes, trouver des moyens de montrer à quel point l’imagination utopique est piégée dans un avenir à sens unique fondé sur la croyance capitaliste et industrielle en la croissance. Chaque intervention pour contrer cette logique compte. C’est la nouvelle richesse.

À propos de The Current
TBA21 – Academy's The Current s'intéresse à l'état de l'océan et au discours qui l'entoure, et cherche à fournir une plate-forme pour la culture de la pensée interdisciplinaire, l'échange d'idées et la production de nouvelles connaissances. Organisé par cycles de trois ans, le programme est axé sur les expéditions annuelles en mer et à terre, avec des éunions liées au thème exploratoire de chaque rencontre océanique. Chaque cycle de The Current est dirigé par un ou plusieurs chefs d'expédition sélectionnés par l'Académie, qui à leur tour désignent des membres - artistes, conservateurs, scientifiques et autres acteurs culturels - pour qu'ils rejoignent un projet de recherche collectif s'étalant sur trois ans. Chus Martínez et SUPERFLEX ont été nommés par TBA21 – Academy comme chefs d'expédition du deuxième cycle triennal de The Current. Leurs projets se dérouleront en parallèle de 2018 à 2020.




















Du 14 au 28 avril 2019. Galerie d'art nationale Honiara (îles Salomon).



















 







 











 





 



























 





 











TBA21 - Academy - The Current II, Galerie d’art nationale Honiara, Îles Salomon

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2019. Tous droits réservés

Claudia Comte, A Slug at the Goat Island Marine Discovery Centre  14.03.18, 2018. C-print, TBA21–Academy  The Current

Claudia Comte, A Slug at the Goat Island Marine Discovery Centre  14.03.18, 2018. C-print, TBA21–Academy  The Current


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