Gods Moving in Spaces

Ifa-Galerie, Berlin (Allemagne)

28.01 - 13.03.2022

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Communiqué de presse


"J'ai rêvé que je me réveillais avec un œil voyant mort et un œil fermé vivant." Wilson Harris


Gods Moving in Places est une exposition en deux volets explorant le potentiel politique de l'imaginaire caribéen et guyanais. Elle présente les souvenirs, les contes et histoires qui ont façonné cet imaginaire – incluant les mythologies indigènes et la violente conquête du continent sud-américain – à travers ce qu'Édouard Glissant appelle la nuit tropicale et ses esprits et figures qui plombent les épaules.













































 


















































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Inspirée du recueil de contes populaires de l'écrivain guyanais Michel Lohier, la série de photographies Met Bwa de Mirtho Linguet donne forme à des personnages fabuleux et troublants, des présences mythiques, « fruits d'un arrangement tragique ».[1] Empruntant la puissance subversive et l'ironie du carnaval guyanais, les photographies de Linguet sont à la fois invocations et conjurations de forces, magiques et convoquant l’au-delà.

Beaucoup de ces personnages ont voyagé de l'Afrique de l'Ouest aux Caraïbes lors de la traite transatlantique des esclaves, comme Anansi, le filou souvent représenté sous la forme d'une araignée, dont les aventures ont été écrites et illustrées par Pamela Colman-Smith à la fin du XIXe siècle.

Dans leurs œuvres vidéo, Beatriz Santiago Muñoz et Apichatpong Weerasethakul représentent également des entités mythologiques issues des luttes de pouvoir actuelles, de la sagesse ancienne et des connaissances botaniques.

La relation entre les humains et l'environnement naturel qu'ils habitent est abordée dans des images de Karl Joseph, qui suit les forces spirituelles dans la forêt guyanaise. Ses photographies d'un arbre situé en bordure de Cayenne en Guyane française montrent les traces d'interactions entre une communauté humaine d'initiés, la forêt et les dieux. L'arbre représenté devient à la fois un autel, un intermédiaire entre les dieux et les humains et une passerelle entre différents niveaux de réalité.

L'installation sensuelle de Minia Biabiany utilise des matériaux naturels et des techniques ayant une signification symbolique et culturelle pour explorer la relation des humains à leur environnement, dans leur lien avec le passé et le présent colonial de la Guadeloupe.

Depuis plus de 20 ans, le travail de Marcel Pinas est guidé par la volonté de préserver la culture et la langue de sa communauté, les Ndyuka, peuple marron. Les guerres des marrons et le marronnage ont été des jalons importants dans la lutte et la résistance à l'esclavage dans les Caraïbes et le bouclier guyanais. Après s'être échappés des plantations pour se cacher sous le couvert des forêts, les Marrons ont fait la guerre aux esclavagistes français et hollandais afin de libérer les esclaves, permettant aux tribus Saramaka, Aluku, Paramaka et Ndyuka de s'établir définitivement le long du fleuve Maroni. Les sculptures, installations et dessins de Pinas traduisent ce rapport particulier au paysage, à l'histoire, à la mémoire et au langage. L'œuvre présentée dans l'exposition articule spécifiquement ce mouvement pour préserver l'afaka, une manière syllabique d'écrire la langue Ndyuka.

Gods Moving in Places s'inspire des écrits de l'auteur caribéen Wilson Harris, qui sur la base d'une vision du monde indigène a développé une compréhension du monde dans laquelle la nature, l'humanité, la flore et la faune font partie du même être. Il propose que tout soit relié par un inconscient collectif, qui peut être libéré grâce à notre imagination créatrice. Selon Harris, admettre différents ordres de réalité nous permet de nous transformer nous-mêmes et notre position dans le monde, déclenchant ainsi le potentiel politique de l'imagination.

Initiée par Mathieu Kleyebe Abonnenc, une proposition de Léa Altner.

[1] Fruits de l’arrangement tragique est le titre d’une exposition de Mirtho Linguet dans le cadre des Rencontre sphotographiques de Guyane, 2021.






Exposition du 28 janvier au 13 mars 2022. ifa-Galerie Berlin, Linienstraße 139/140 - 10115 Berlin (Allemagne). T +49 30 28449110. Ouverture du mardi au dimanche de 14h à 18h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h.







 







 











 





 



























 





 











Gods Moving in Spaces, ifa-Galerie, Berlin, Allemagne

© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2022. Tous droits réservés

  Mirtho Linguet, Mèt Bwa, 2021.



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