Communiqué de presse
Qu'y a-
Dans son travail, Ana Torfs explore souvent la dichotomie entre ce que nous voyons et ce que nous savons ou croyons savoir. Au-
L'intérêt de Torfs réside dans la récupération de l'espace liminal d'où émerge la possibilité d'interprétation et de compréhension, un espace qui permet le transfert de sens. Ses œuvres sont conçues comme des exercices de traduction et de déchiffrement, destinés à questionner la représentation. Quel est le processus de formation du sens ? Quel rôle jouent les mots dans la constitution de ce sens ? Comment se construit la représentation ? Cette question est évoquée dans son installation Incantations (Double Double) (2017), dont le point de départ est le test de Rorschach, une méthode projective d'interprétation des taches d'encre. En utilisant les réponses de personnes de différentes parties du monde, Torfs crée un jeu de projections dans lequel des marionnettes d'ombres dialoguent avec des chansons improvisées par des femmes javanaises.
L'exposition comprend également trois installations récentes étroitement imbriquées et entrant dans des combinaisons inattendues. Dans Sideshow (2019), une série de figures déguisées, dont une geisha, un clown, une momie, des gens oiseaux et des femmes chats, apparaissent et disparaissent dans un décor abstrait aux lumières multicolores, dans une ronde sans fin qui rappelle la danse médiévale de la mort. Dans les images, enregistrées en stop motion avec divers interprètes, l'artiste revient sur quelques vieux classiques : le théâtre, le cinéma muet, la mascarade, le théâtre de marionnettes, le cirque et le cabaret.
La deuxième installation, When You Whistle, It Makes Air Come Out (2019), s’inspire d’un fragment d’un livre du psychologue suisse Jean Piaget, « On the Child’s Conception of Physical Causality » (1930). Les réponses des enfants à des questions telles que « que se passe-
Enfin, dans Echo's Bones/Were Turned to Stone (2020), un personnage féminin semble essayer d'organiser ses pensées dans une chaîne sans fin d'associations, de références et de faits. Elle plonge profondément dans les anecdotes de la vie et de la mort de nombreux artistes. Ses innombrables énumérations se transforment en descriptions factuelles du fonctionnement du corps humain ou de l'état de la planète. "Quand nous ouvrons la bouche, nous parlons avec les voix de dix mille morts." "Rien ne meurt jamais", l'entend-
La répétition et la présence de la voix revêtent une corporéité, apparaissant comme de nouvelles manières d'appréhender le monde. Dans Dark Space Where Things Cannot Be Put, l'artiste cherche les interstices où réside l'importance de l'expérience. Son regard cherche le lieu avant que les choses n'arrivent, l'espace indéfini dans lequel la perception se produit et éclaire l'interprétation.
Ana Torfs, née en Belgique en 1963, vit et travaille à Bruxelles.
Exposition du 1er octobre 2021 au 27 février 2022. Museo Universitario Arte Contemporáneo, Centro Cultural Universitario Insurgentes Sur 3000 -
© ArtCatalyse International / Marika Prévosto 2021. Tous droits réservés
Ana Torfs. [1] Sideshow, 2019. [2] The Parrot & the Nightingale, a Phantasmagoria, 2014. [3] The Parrot & the Nightingale, a Phantasmagoria, 2014. [4] Incantations (Double Double), 2017. [5] Incantations (Double Double), 2017. [6] Echo’s Bones/Were Turned to Stone, 2020. [7] Echo’s Bones/Were Turned to Stone, 2020. [8] When You Whistle, It Makes Air Come Out, 2019. Photos: Ana Torfs.