15.12.2012 -
Communiqué de presse
La Künsthalle de Düsseldorf présente, en collaboration avec le Groninger Museum, la première exposition monographique en Europe de l’une des plus importantes artistes chinoises, Yin Xiuzhen (née en 1963 à Pékin, vit et travaille à Pékin). L’exposition présente un panorama exhaustif de son œuvre.
Elle débute avec les premières installations de l’artiste, qui ont souvent été élaborées dans des lieux inhabités, des paysages vierges et qui perdurent désormais sous la forme de documents photographiques. L’exposition se concentre cependant sur les installations monumentales récentes, souvent textiles, qui ont représenté un tournant dans l’œuvre de Yin.
Les œuvres de Yin Xiuzhen, à partir des années 1990, comme Washing River (1995), sont fortement motivées par la politique, en abordant le thème des conséquences industrielles et technologiques sur la nature et les populations. Une performance est présentée à travers des photographies où les citoyens chinois « lavent » l’eau sale qui a été congelée dans un bloc de glace rectangulaire avec des éponges jusqu’à ce que la glace fonde.
Yin Xiuzhen a produit des œuvres et installations monumentales depuis les années 1990 à partir de vêtements, chaussures, meubles anciens et de matériaux simples, comme le ciment et la pierre, souvent dans des espaces publics. Un tournant marquant est advenu dans sa démarche après l’an 2000 : les fripes sont devenues une riche source d’idées et de pièces dérivées qui tournent souvent autour de la technologie artistique et de la croissance urbaine. En choisissant les avions, les automobiles et les autoroutes comme thèmes de ses sculptures monumentales, l’artiste attire l’attention sur l’apparente mobilité illimitée et le rythme rapide de l’évolution actuelle du monde globalisé. Grâce à la richesse de leurs détails et la mise en évidence des éléments individuels reliés l’un à l’autre, les travaux de Yin Xiuzhen rendent également hommage à l’artisanat qui requière de la patience, des compétences et surtout beaucoup de temps.
Exposition du 15 décembre 2012 au 10 mars 2013. Kunsthalle Düsseldorf, Grabbeplatz 4 -
Le visiteur devient ainsi partie prenante des installations, dans la mesure où il est confronté à des souvenirs personnels de l’artiste ainsi qu’à des paysages de mémoire collective situés entre le familier, le local et le global. Ainsi, les valises de la série Portable Cities (2000-
En dépit de leur vocabulaire formel poétique, les pièces de Yin Xiuzhen peuvent également être lues comme des commentaires critiques décrivant au plus près les désirs et les craintes de l’individu dans un monde globalisé orienté sur la mobilité et l’efficacité. On cite la Chine comme le pays le plus peuplé du monde dans la sphère de l’urbanisation à grande vitesse. Yin Xiuzhen ne voit plus la Chine comme dominante dans le marché de l’industrie textile, et en conséquence, les conditions de travail associées à cette industrie où elle réduit la mégalomanie technologique et la production de masse à l’absurde par le travail manuel individuel dans d’immenses usines textiles.
Les œuvres de Yin Xiuzhen ont attiré l’attention du public à la Biennale de Venise en 2007 et au MoMA de New York en 2010.
D’autres pièces monumentales comme Collective Subconscious (2007) et Engine (2008) illustrent l’ambiguïté de ses installations. D’une part l’hyper stimulation et les rythmes accélérés de la vie urbaine quotidienne qui affecte le subconscient collectif et le cœur humain, le ‘moteur’ de l’individu. Mais d’autre part, a contrario, ces œuvres invitent le visiteur à prendre le temps, à s’asseoir dans une automobile et d’écouter la musique qui accompagne l’installation.
Yin Xiuzhen, Thought, 2009. Clothes and steel, 340 x 510 x 370 cm. Courtesy of The Pace Gallery, Beijing.
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