Archives 1er semestre 2016

Rétrospective Hicham Benohoud

Institut Français du Maroc

01.2016 -02.2017

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Extraits du dossier de presse


Au travers de sa pratique de la peinture, de la photographie ou de la vidéo, Hicham Benohoud a développé une œuvre qui ne cesse, derrière ses brillantes mises en scène de la réalité, d’interroger l’identité. La sienne bien sûr, dans les nombreux autoportraits aux apparences mystérieuses, mais pas seulement. Apparemment simples, voire évidentes, les images de Hicham Benohoud résistent à la fois au commentaire et à la compréhension.










































Rétrospective Hicham Benohoud, Instituts Français du Maroc

Le texte de Bernard Millet, Directeur de l’Institut français de Rabat


Au travers de sa pratique de la peinture, de la photographie ou de la vidéo, Hicham Benohoud a développé une œuvre qui ne cesse, derrière ses brillantes mises en scène de la réalité, d’interroger l’identité. La sienne bien sûr, dans les nombreux autoportraits aux apparences mystérieuses, mais pas seulement.

Dans un processus de création plus large que la seule expérience du récit autobiographique, son travail questionne surtout celle de ceux qui l’entourent, tout autant qu’il met en évidence les composantes culturelles ou sociétales de son environnement, données à voir dans des situations souvent inhabituelles.

De la série «La salle de classe» réalisée à Marrakech où il était enseignant d’arts plastiques dans un collège, à celle «Ane situ», Hicham Benohoud joue à dérégler les apparences. Les enfants de la «La salle de classe» posent au centre d’architectures de tables, ou debout sur des chaises. Par l’image, ils parlent d’eux-mêmes comme du monde dans lequel ils vivent, tout comme d’autres enfants, ceux de la série «Azemmour» où les visages s’entremêlent de fils. Les ânes de «Ane situ» trônent au milieu de salons luxueux, tout en demeurant prisonniers d’improbables constructions de briques, de moellons ou de grilles. Ils sont comme les acrobates de la Place Jema El Fna de Marrakech que Hicham Benohoud photographie, dans de savantes compositions, où la couleur et la torsion des corps les font s’échapper dans l’espace d’une intimité partagée avec l’artiste. D’intérieurs, il en est toujours question dans la dernière série, «The Hole» où les personnages s’enfouissent dans leur propre univers.

Cette première exposition rétrospective des photographies de Hicham Benohoud, organisée au Maroc, permettra au public marocain de découvrir l’importance du travail de cet artiste qui a déjà été montrée par les plus importantes institutions artistiques internationales (Centre Georges Pompidou, Palais de Tokyo, Institut du Monde Arabe, Paris, Fondation Aperture New York). Ces oeuvres figurent aussi dans les plus prestigieuses collections publiques et privées, Palais Royal Rabat, MuCEM de Marseille, Tate Modern de Londres, Centre Reina Sofia de Madrid etc...


Le texte de Christian Caujolle


Parce qu’elles savent montrer sans décrire, imposer sans expliciter, elles ont un étrange pouvoir d’attraction, qui tient au mystère qu’elles construisent et enserrent et, inévitablement, nous retournons vers elles sans jamais réussir à les épuiser. Leur rigidité, leur construction même, nous projette avec davantage de violence que n’importe quel instantané dans l’univers palpable, avec son espace en trois dimensions que la fantaisie attristée de l’auteur explore avec élégance. Elles cristallisent un temps que nous restons là, comme face à de petites fables d’un conteur allusif dont l’imaginaire révélerait ce qu’il invente en fait. Comment, dans ces images incontestablement fabriquées, le réel peut-il s’introduire avec autant de sourde violence, jusqu’à imposer un malaise dont nous ne savons pas s’il tient à la situation, à la perception du temps qui émane de l’image ou à la tension permanente entre fiction et monde tangible qui s’exerce dans des rectangles historiés.

La plus grande qualité de ces photographies pourrait bien être qu’elles résistent, à tous les sens du terme, qu’elles sont irréductibles à quelque discours univoque que ce soit, qu’elles peuvent apparaître comme «littéraires» mais restent profondément visuelles. On en arrive à s’interroger, sans jamais trouver de réponse satisfaisante : comment des images apparemment si calmes, visiblement si douces, parviennent-elles à évoquer une violence profonde, une de ces violences invisibles mais bien réelles, de celles qui affectent l’individu au plus profond de son être alors qu’elles ne sont en rien spectaculaires?




















Exposition du 19 janvier au 13 février 2016. Institut français de Rabat, 1 rue Abou Inane - Rabat B.P. 1459 (Maroc). Tél.: 0537 68 96 50. Ouverture du mardi au samedi, de 9h à 18h30.



 



























 





 











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